YouTube Premium serre la vis sur les VPN et l’abo familial : ce qu’il faut savoir
Chaque année, la rentrée rime avec nouveautés : nouveaux iPhones, nouvelles séries, et parfois de nouvelles factures un peu plus salées. Cette fois, c’est YouTube Premium qui se met à jour. À partir du 26 septembre 2025, l’abonnement Premium change de règles.
Officiellement, Google parle d’harmonisation et de mise en conformité. Dans la réalité, on a droit à un cocktail étrange : quelques petits bonus dictés par l’Europe, mais surtout une série de restrictions qui risquent d’agacer ceux qui profitaient de Premium de manière un peu… créative. VPN, partages à distance, abonnements à l’étranger : tout cela va devenir beaucoup plus compliqué.
Ce qu’il faut retenir
- L’Europe arrache quelques droits aux abonnés, mais ce n’est pas là que ça fait mal.
- Fini les combines avec VPN et abonnements pas chers à l’étranger.
- Le plan familial devient une vraie colocation forcée sous le même toit.
- Premium “sans pubs” ? Pas si sûr pendant les directs…
Merci l’Europe
Commençons par le positif, car il y en a quand même. Et soyons clairs : ce n’est pas la générosité de Google, mais l’obligation de respecter le droit européen.
Jusqu’ici, les abonnés YouTube Premium avaient 7 jours pour se rétracter. À partir de septembre, ce sera 14 jours pour toute l’EEE et la Suisse. C’est simplement l’application du délai légal européen pour la consommation numérique. Ça ne change pas votre quotidien, mais c’est toujours bon à savoir si vous vous êtes abonnés sur un coup de tête.
Étudiants mais pas trop longtemps
Autre précision qui en fera sourire certains et pleurer d’autres: la réduction étudiante est désormais clairement limitée à 4 ans, avec vérification annuelle de l’éligibilité. Ceux qui pensaient rester “étudiants à vie” façon Doctorat sans fin devront se faire une raison. Rien de révolutionnaire dans les faits, mais au moins les règles sont écrites noir sur blanc.
L’étau se resserre sur les failles du Premium
Là où ça se corse, c’est du côté des restrictions. YofuTube Premium va se rapprocher de Netflix dans son approche : plus question de profiter des failles ou de détourner un peu le système.
Fini les abonnements en Turquie ou en Inde
Pendant des années, certains s’étaient abonnés depuis des pays à bas prix : Turquie, Inde, Vietnam… Un VPN, une carte bancaire locale ou un petit tour sur Revolut, et le Premium coûtait trois ou quatre fois moins cher.
À partir du 26 septembre, ce sera terminé. L’abonnement devra être utilisé principalement depuis le pays d’inscription. Si YouTube détecte trop de connexions depuis l’étranger ou via VPN, la sanction peut aller jusqu’à la résiliation.
Autrement dit, le VPN permanent vers Ankara ou Mumbai ne passera plus. Peut-être qu’un week-end à l’étranger ne posera pas problème, mais une utilisation quotidienne hors du pays d’origine sera un drapeau rouge. Mauvaise nouvelle pour les frontaliers, les expatriés et les adeptes de l’optimisation
Le plan familial vraiment familial
Autre gros changement : le plan familial. Jusqu’ici, on pouvait le partager entre amis, cousins ou colocataires vivant chacun de leur côté. À partir de maintenant, toutes les personnes incluses doivent habiter sous le même toit.
YouTube prévoit plusieurs moyens de contrôle : adresse IP, localisation GPS des appareils, carte bancaire utilisée. Bref, si vos “cousins Premium” vivent à 50 km, il est probable que l’abonnement saute tôt ou tard.
C’est la même logique que Netflix : fini le partage massif pour diviser la facture de l’abonnement Youtube Premium entre copains.
Essais gratuits sous surveillance
Les essais gratuits faisaient partie des petites astuces les plus connues. Il suffisait de résilier après un mois, attendre un peu, puis relancer l’offre de bienvenue. Certains ont enchaîné comme ça plusieurs années sans payer.
Ce ne sera plus possible. Les essais gratuits seront réservés aux nouveaux abonnés et limités à un seul par mode de paiement. En clair : si vous avez déjà utilisé votre carte Visa pour un essai, vous ne pourrez pas recommencer.
Mais le texte laisse une petite porte ouverte. Rien n’empêche de tester à nouveau avec un autre moyen de paiement :
- Mastercard
- votre opérateur mobile
- Paysafecard
- ou même une carte bancaire virtuelle fournie par certaines banques en ligne.
Autant dire que l’astuce marche encore mais elle est désormais bien plus limitée.
Des pubs arrivent même sur YouTube Premium
C’est peut-être le changement le plus rageant : YouTube Premium, vendu comme la formule “sans pub garantie”, ne le sera plus totalement.
Désormais, la plateforme se réserve le droit de diffuser des publicités pendant certains événements en direct : concerts, matchs sportifs, festivals. Bref, là où l’audience est massive et captive, il y aura toujours un spot.
Imaginez : vous payez 12 € par mois pour ne plus voir de pubs, et lors du match de la Champions League diffusé en direct, on vous colle quand même une pub entre deux phases de jeu. Difficile de ne pas se sentir un peu pris pour une vache à lait.
Alors certes, Google n’a pas les droits de la Champions League pour le moment. Mais quand on voit qu’Apple lorgne sur ceux de la Formule 1 en Amérique du Nord, on comprend vite que la tentation est grande. Les droits sportifs coûtent une fortune, et pour les rentabiliser, tous les moyens sont bons : abonnements toujours plus chers, formules “Premium+” et maintenant… pubs là où on pensait être tranquille.
En clair, la promesse initiale de YouTube Premium, un cocon sans interruption publicitaire, est en train de se fissurer. Certes, il ne s’agit “que” des événements en direct, mais c’est justement là que l’expérience compte le plus pour une grande partie d’entre nous.
Bref, YouTube Premium reste pratique pour éviter la pluie de pubs classiques, mais le modèle montre déjà ses limites. Le vrai luxe, ce sera peut-être bientôt… un abonnement encore plus cher pour retrouver ce qu’on croyait avoir acheté au départ : le silence publicitaire.
Pourquoi ce durcissement ?
La logique est assez transparente. Ces dernières années, YouTube a mené une stratégie en trois étapes :
- Multiplier les pubs sur les vidéos gratuites, au point de rendre l’expérience insupportable.
- Déclarer la guerre aux bloqueurs de pub, en bloquant progressivement leur utilisation.
- Nettoyer les failles de Premium pour obliger tout le monde à payer le prix officiel.
C’est le même scénario que Netflix ou Spotify avant eux. La phase de croissance tolérante est terminée : désormais, l’objectif est clair, rentabiliser au maximum chaque abonné.
Ce que ça change pour toi
Concrètement, voici ce qui t’attend à partir de septembre :
- Un délai de rétractation doublé (merci l’Europe).
- Des réductions étudiantes mieux encadrées.
- Fin des abonnements “exotiques” via VPN.
- Plan familial limité au vrai foyer.
- Essais gratuits bien plus restreints, même si quelques astuces restent possibles.
- Des pubs qui débarquent en direct, même avec Premium.
Autrement dit, si tu payais déjà plein pot, tu ne verras pas beaucoup de différence. Mais si tu avais trouvé la formule magique pour partager avec tes potes ou payer moitié prix en Turquie, prépare-toi à sortir la carte bancaire.
Faut-il rester abonné ?
La question se pose. Premium reste pratique : pas de pubs (ou presque), YouTube Music inclus. Mais la valeur perçue diminue si on ne peut plus “optimiser” le prix ou partager à distance.
Pour certains, ces nouvelles règles seront le coup de trop. Quand à subir des pubs, autant ne plus payer. D’autres continueront de payer sans broncher, parce que YouTube est devenu incontournable au quotidien.
En conclusion
On assiste à une prise en tenaille bien orchestrée. D’abord, on a noyé les utilisateurs de pubs pour les pousser vers Premium. Ensuite, on a fermé la porte aux bloqueurs. Et maintenant, on verrouille les abonnements.
Résultat : plus vraiment d’échappatoires. Si vous voulez profiter de YouTube dans de bonnes conditions, il faudra payer le prix officiel et rester dans les clous.
Reste à voir combien d’utilisateurs accepteront ce jeu-là, et combien finiront par chercher des alternatives s’il en reste encore. Mais une chose est sûre : la rentrée 2025 marque un tournant pour votre portefeuille.






