ChatGPT Atlas, le nouveau navigateur de OpenAI

ChatGPT Atlas : la fin du web tel qu’on le connaît ?

Et si ChatGPT ne se contentait plus de répondre à vos questions, mais naviguait avec vous ?

C’est exactement l’idée derrière ChatGPT Atlas, le tout nouveau navigateur dévoilé par OpenAI il y a quelques jours. Contrairement à la version web classique de ChatGPT, Atlas n’est pas juste une fenêtre de conversation : c’est un navigateur complet, bâti sur Chromium, dans lequel l’assistant est directement intégré.

Là où Chrome ou Edge se contentent d’afficher des pages, Atlas les comprend. Il peut lire leur contenu, analyser leur structure, et agir dessus grâce au mode Agent de ChatGPT. Plus besoin de lui indiquer une URL pour pouvoir commencer une discussion sur ChatGPT. Il voit ce que vous voyez.

En clair : ChatGPT Atlas peut cliquer, remplir, classer, trier, bref faire pour vous une partie de ces petites tâches que vous repoussez depuis trois mois. Ou en tout cas c’est ce que le marketing de OpenAI souhaite nous faire croire.

Curieux de voir jusqu’où allait cette promesse, j’ai ouvert un terrain d’expérimentation bien réel : l’administration de mon WordPress. Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, ce blog tourne sous WordPress. Articles, catégories, commentaires, affichage, … Tout est généré dans l’arrière-cuisine par WordPress tout étant transparent pour les lecteurs (vous) .

L’idée est simple : demander à ChatGPT de m’aider dans la tâche de réorganisation et clarification du contenu du blog. La tâche est chronophage et est en cours depuis quelques mois déjà.

Objectif du jour: donner un bon coup de ménage à la catégorie “Travailler”, devenue au fil des années un fourre-tout d’articles sur Evernote, Google Sheets, et autres outils de productivité.

J’ai donc demandé poliment à l’agent d’Atlas :

« Prends tous les articles liés à Evernote et classe-les dans une nouvelle sous-catégorie placée sous “Applications”. »

L’épreuve du feu

Disons-le tout de suite : ChatGPT Atlas a bien fini par faire le travail, mais pas sans transpirer un peu.
L’opération “Evernote” s’est déroulée comme si je regardais un stagiaire motivé mais un peu lent : il tâtonne, se trompe de case, revient en arrière, refait la requête… puis, au bout d’un certain temps, finit par y arriver. Laborieusement, mais proprement.

ChatGPT Atlas tempte de modifier les catégories dans mon listing d'articles sur WordPress

Le plus amusant, c’est qu’on voit la machine réfléchir. Dans la fenêtre de chat, ses pensées s’affichent dans un français correct et poli. On aurait aimé avoir la vraie pensée de l’arsouille dans le genre « Quel idiot cet humain », ou encore « ses dix doigts auraient fait la tâche bien plus rapidement que moi ». C’est peut-être un mod à mettre en place… pour le 1er avril ?

ChatGPT Atlas ouvre une page, scanne le contenu, hésite, reclique ailleurs, puis recommence comme s’il découvrait WordPress pour la première fois. Mais au final, la sous-catégorie Evernote existe, les 31 articles sont bien rangés, et je n’ai pas eu à lever le petit doigt.

Alors oui, c’est une usine à gaz, mais une usine qui travaille pendant que je fais autre chose.

Je peux rédiger un mail, préparer un café ou regarder la retransmission des épreuves de Formule 1 pendant qu’Atlas explore consciencieusement les tréfonds de mon admin. C’est lent, un peu chaotique, mais ça avance tout seul.

Et c’est peut-être là le plus intéressant : ce n’est pas (encore) une automatisation parfaite, mais une délégation. On confie une tâche fastidieuse à une IA qui apprend à la faire sous nos yeux, un peu comme un stagiaire numérique qui s’améliore à chaque tentative.

Un gadget prometteur…

Soyons honnête : pour l’instant, ChatGPT Atlas tient plus du gadget geek que de la révolution.

Oui, c’est bluffant de voir une IA interagir directement avec une page web, cliquer sur les bons boutons, ou comprendre la logique de l’interface de WordPress. Mais on reste encore loin de la fluidité d’un outil de travail quotidien.

On sent qu’Atlas est une première ébauche, une sorte de Chrome augmenté qui cherche encore sa personnalité. Il n’est ni totalement navigateur, ni totalement assistant. Appelons cela plutôt un hybride maladroit, un peu lent, parfois confus, mais déjà étonnamment capable.

Et c’est justement ce côté bancal qui le rend fascinant : on a vraiment l’impression d’assister aux premiers pas d’un futur compagnon numérique.

ou destructeur ?

Aujourd’hui, Atlas se contente de suivre vos ordres avec un léger délai et beaucoup de bonne volonté.
Demain, il pourrait anticiper vos besoins, devenir l’interface entre vous et de multiples outils, et automatiser vos tâches sans même que vous ayez à formuler la requête.
Pour l’instant, c’est encore un petit jouet pour geek. Mais ce jouet annonce clairement la prochaine étape : celle où notre navigateur ne se contentera plus d’afficher le web, mais agira dessus. Il deviendra l’interface.

Et quand ce moment viendra, la question ne sera plus de savoir ce que nous faisons sur le web, mais ce que l’IA fera pour nous sur le web.

S’il devient capable d’agir à notre place, le navigateur deviendra l’interface.

Et alors… que restera-t-il du web ?

Vivons-nous les débuts de la fin de cette fenêtre sur le monde que nous avons vu s’ouvrir il y a trente ans ?

Dans la même veine

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.